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soutenu par l’Angleterre n’arrivât pas au pouvoir. Tous les moyens étaient bons à M. Piscatory pour faire prédominer l’influence française ; il avait créé un journal, le Moniteur Grec, auquel Louis-Philippe et ses fils étaient abonnés ; il avait obtenu l’envoi d’un instructeur français à la jeune armée hellène ; il faisait restaurer, aux frais de la légation, les caryatides de l’Erechteion ; il préconisait enfin l’établissement d’une académie d’architecture et d’archéologie. Comme, à Paris, cet homme enthousiaste, ardent et robuste comptait beaucoup d’amis et qu’on craignait sa rude franchise en même temps qu’on l’aimait, il réussit à obtenir les subsides nécessaires encore qu’il ait dû, pour y parvenir, mettre son gouvernement en présence du fait accompli en louant d’office l’asile futur des jeunes savants. La difficulté principale venait, du reste, de la tâche incertaine qui serait confiée à ceux-ci. Rien ne permettait de croire, en ce temps-là, que le sol recelât, avec des chefs-d’œuvre intacts, tout un cours d’histoire puissamment documenté. Athènes comptait déjà trois musées ; le fouillis qui régnait au sein de ces richesses embryonnaires eut découragé et désorienté les bonnes volontés les plus