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français, Jacques-Guillaume Legrand, avait recommandé la création au pied de l’Acropole d’une académie ou école « d’artistes antiquaires » ; et son programme très détaillé, très mis au point, se trouve, en fin de compte, avoir été pleinement réalisé par le seul hasard des circonstances ; car, d’une part, ceux qui le réalisèrent n’en avaient point eu connaissance, et, d’autre part, il fallut beaucoup de temps pour les amener à faire prédominer, en cette affaire, les intérêts de la science sur ceux de la politique.

Dès le lendemain de la fondation du royaume de Grèce, une lutte d’influence était née au pied de l’Acropole entre les représentants des trois puissances émancipatrices, Russie, France, Angleterre — et plus particulièrement des deux dernières. La rivalité de M. Piscatory et de Sir Edmund Lyons touchait parfois à l’épique. Le ministre de France était d’ailleurs de tempérament belliqueux ; sa participation comme volontaire à la guerre de l’indépendance Hellénique et son amitié pour Coletti, l’un des héros de cette guerre, devenu chef de parti et premier ministre, lui assuraient à Athènes une situation privilégiée ; encore fallait-il que le parti opposé à Coletti et