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Transvaal, aggravés par la malencontreuse éloquence de M. Chamberlain.

La part du francophilisme.

C’est en Angleterre que sont les meilleurs amis de la France — non pas dans les rangs du pouvoir qui demeure égoïste et changeant, ni dans ceux de l’aristocratie que gouverne trop souvent un snobisme corrompu, mais parmi les classes laborieuses, parmi les classes moyennes, cette épine dorsale de la old England. Là, on a toujours aimé la France d’une affection sincère faite d’éléments très divers. La magie de son histoire y est certes pour beaucoup : l’esprit anglais se plaît aux contes merveilleux, aux épopées grandioses ; et quoi de plus merveilleux que les aventures d’une Jeanne d’Arc, ou de plus épique que celles d’un Napoléon ? Il est curieux d’ailleurs que l’Angleterre ait été mêlée intimement à ces aventures ; c’est elle qui brûla Jeanne d’Arc et fit périr Napoléon. Pour elle, le prince impérial a été tué au Zoulouland. Des analogies poignantes émaillent ses annales et les nôtres ; le procès et la mort de Louis XVI lui