Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1903.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
de france

par le roi qui avait, il est vrai, bien d’autres soucis en tête, l’institution vivait misérablement d’expédients et d’emprunts. Ce désarroi, les maigres résultats artistiques obtenus par les pensionnaires et aussi la joie insultante de tous les étrangers, Allemands et autres, à chacune des défaites françaises dont la nouvelle parvenait à Rome — joie que les Italiens partageaient copieusement — tout cela explique le profond découragement dans lequel tomba Poerson ; et on lui pardonnerait assurément d’avoir lui-même proposé la suppression de son Académie s’il n’avait fait valoir comme argument la pauvreté architecturale de Rome où il n’apercevait de remarquable que « le Panthéon, le Colisée et quelques colonnes ! »

D’Antin et Marigny.

Ce fut le nouveau surintendant qui releva son courage. Le duc d’Antin, fils de Madame de Montespan, dirigea les Beaux-Arts de 1708 à 1736 ; il s’y donna tout entier. S’il n’avait à aucun degré le génie multiple de Colbert, il en avait la manière. Mesuré et impeccable dans son goût, persévérant dans ses volontés, il alliait à des procédés de