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Grandeur et décadence.

Lorsque Colbert fit choix, en 1666, de Charles Errard, peintre du roi, pour fonder à Rome une Académie de peinture, de sculpture et d’architecture réservée aux artistes français, il y avait déjà près de deux siècles que l’influence de l’art italien prédominait en France. Des hommes comme Mazarin et Fouquet l’avaient encouragée et entretenue mais il leur manquait cette justesse de jugement et ces facultés d’organisation que révèlent toutes les fondations de Colbert. Il fut décidé que les pensionnaires de la nouvelle Académie seraient au nombre de douze, à savoir, six peintres : quatre sculpteurs et deux architectes sous la direction d’un peintre du roi. Errard qui connaissait à fond les ressources artistiques de Rome où il avait passé seize années, s’installa avec ses élèves au palais Capranica. À l’exception d’un intérim exercé par Coypel de 1673 à 1675, Errard conserva la direction de l’œuvre naissante jusqu’à la mort de Colbert. Cette première période produisit un grand nombre de copies qui servirent du moins à pourvoir de modèles appropriés la manufacture des Gobelins. Louvois, qui succéda à Col-