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la chronique

La deuxième fondation des États-Unis.

En 1803, les Américains n’avaient pas besoin de toutes ces terres et, sans faire fi de leur immensité, ils ne parurent y attacher qu’une minime importance. Même après 1836, alors que tout l’ancien territoire français eut donné à l’Union les états du Mississipi (organisé en 1817), de l’Illinois (1818), de l’Alabama (1819), du Missouri (1821), enfin de l’Arkansas (1836), ils ne réalisèrent point la grandeur du service que la France leur avait rendu. Ils le connaissent aujourd’hui et en sentent tout le prix. La sympathie traditionnelle qui les rattache à la France a été pleinement restaurée après quelques regrettables éclipses et ils n’ont pas craint, au moment de célébrer le centenaire du grand acte de 1803, d’y voir comme « une seconde fondation des États-Unis » ; terme juste et mérité que la postérité ratifiera.

Il n’est pas mauvais d’observer, en terminant, que malgré tant de fautes, d’erreurs, de négligences dont nous n’avons pas craint, suivant notre méthode d’impartialité absolue, de dresser tout à l’heure le tableau, l’œuvre accomplie en