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une répercussion jusque sur le Missouri dont les postes durent être évacués par les petits détachements espagnols qui les avaient occupés ; ils furent réoccupés par les quelques soldats français restés dans le pays. La république ne put s’organiser.

Le 21 juillet 1769, le général O’Reilly, homme de guerre au service d’Espagne et type du soldat cosmopolite tel qu’il avait pris naissance pendant les guerres dynastiques de l’ancien régime, arriva à la Nouvelle Orléans, muni des pleins pouvoirs de Sa Majesté catholique pour venger l’injure faite à sa couronne. Assurément l’expulsion de Don Antonio de Ulloa constituait une injure, mais le fait que ce représentant de l’Espagne n’avait point pris possession de la colonie et ne l’avait gouvernée que par l’entremise d’Aubry en atténuait singulièrement la portée : O’Reilly se fut honoré en se montrant clément ; il le fut et sut réorganiser, sans bouleversement ni tracasseries, l’administration ; mais sa clémence n’intervint pas à temps. Un châtiment était nécessaire ; l’exil ou la prison pouvaient être appliqués à quelques-uns des meneurs du mouvement séditieux de 1768 : une hécatombe de six condamnés à mort ne pouvait se