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la chronique

n’en apercevait pas mieux que les ministres de Louis XV, le prodigieux avenir.

Par le traité de Paris du 10 Février 1763 le roi de France cédait au roi d’Angleterre la rivière et le port de la Mobile (Alabama) et « tout ce qu’il possède ou a dû posséder du côté gauche du fleuve Mississipi, à l’exception de la Nouvelle Orléans et de l’île dans laquelle elle est située ». Les habitants de la Nouvelle Orléans ne durent pas apprendre sans surprise qu’ils résidaient dans une île ! Ladite « île » d’ailleurs appartenait dès lors à Charles III que l’on forçait, par cette compensation, à tolérer certaines clauses du traité de Paris qui l’offusquaient et, en particulier, la liberté accordée aux Anglais de naviguer sur le Mississipi. La convention franco-espagnole réglant le sort de la Nouvelle Orléans avait été signée à Fontainebleau dès le 3 novembre 1762 mais était destinée à demeurer secrète. On n’en parla même point à M. d’Abbadie qui venait remplacer M. de Kerlerec sans hériter de son titre de gouverneur. Le 21 avril 1764 seulement on se décida à lui en faire part et la nouvelle fut connue en Louisiane le 30 septembre 1764. Peu de mois après, d’ailleurs, M. d’Abbadie mourait laissant entre les mains du