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données en son honneur furent de tous points réussies. Il sembla tout naturel aux Français qu’un prince intelligent et patriote, récemment élevé au trône, eût à cœur d’effacer les mauvaises impressions que la guerre du Transvaal avait pu laisser en Europe ; ils furent reconnaissants que Paris eût été inscrit au premier rang des visites à rendre et voulurent y voir la persistance des sympathies témoignées autrefois par le prince de Galles à leur pays et à ses habitants. Personne, même parmi ceux qui spéculaient sur les avantages politiques susceptibles de découler d’un rapprochement franco-anglais, ne songeait encore à restaurer la fameuse « entente cordiale » — Et dès que l’on sut la présence certaine du président de la République à Londres pour le milieu de l’été, il parut même que le gouvernement se pressait un peu trop de rendre la politesse qu’on venait de lui faire. Un chef d’État républicain, disait-on, ne doit pas se déplacer avec cette hâte et cette facilité.

« Good old Loubet ».

Les Français ne s’attendaient donc point à l’explosion d’enthousiasme qui accueillit leur