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qui gagnaient peu à peu vers le Mississipi. Des postes nouveaux avaient été fondés sur l’Ohio, sur la rivière Alabama et à Kaskakias sur le Mississippi.

Crozat fit faillite en 1717, ayant perdu, disait-il, 1.254.000 livres, sans profit pour personne ; cet insuccès coïncidait avec l’apogée de la fortune de Law qui fonda aussitôt la Compagnie du Mississippi pour laquelle il obtint un privilège de vingt cinq ans. Dès l’année suivante, de nouveaux colons débarquèrent. Bienville, redevenu gouverneur, posa la première pierre de la Nouvelle Orléans ; des Allemands en assez grand nombre s’installèrent à l’entour ; cinq cents nègres y furent aussi transportés. L’avenir s’annonçait meilleur ; on renonçait à trouver des mines ; l’agriculture devenait le point de mire des efforts de chacun. L’effondrement du système de Law qui avait pour gage fictif de prétendues richesses entassées par la nature sur les rives lointaines du Mississipi n’eut pas suffi à entraver ce tardif essor ; la guerre avec l’Espagne y pourvut. Les comptoirs espagnols fermés à ses produits, c’était la ruine perpétuelle de la Louisiane baignée par un golfe presque entièrement hispanisé. Le prix des denrées tripla ; la piastre mexi-