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la chronique

millions de francs, la valeur de la propriété décuplée, tels sont les brillants résultats du protectorat, régime illogique autant que l’on voudra mais pratique et fécond. Le président de la République s’est plu à le constater en faisant en Tunisie une tournée que le ministre des affaires étrangères a complétée en son nom. La réception a été très chaleureuse. Le président a visité Bizerte, bien entendu, et l’arsenal de Sidi-Abdallah ; il a vu partout la domination française embellissant et fortifiant le pays et a recueilli les certitudes les plus consolantes sur l’avenir de richesse et de calme qui l’attend.

Nous n’entrerons ici dans aucun détail relatif à la Tunisie : nous nous bornerons à faire quelques emprunts aux statistiques de façon à bien caractériser ce « péril italien » dont nous parlions tout à l’heure. Il apparaît très sombre si l’on oppose les 24301 Français résidant dans la régence aux 75490 Italiens qui y vivent. Mais d’autre part, au 1er janvier 1899, l’étendue des propriétés européennes était de 528747 hectares dont 467731 possédés par des Français et 39523 par des Italiens. En 1899 et en 1900, années pendant lesquelles les sociétés italiennes de Tunisie ont fait un