Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1903.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
la chronique

neur de l’Algérie sa démission à la veille du voyage présidentiel, a été flétri comme il convenait par les élus de la colonie. Le vice-président de la chambre des députés, M. Étienne, député d’Oran, n’a pas craint lui-même de donner au premier ministre l’avertissement public que méritait son incartade. Et nous n’avons pas ici à nous occuper du fond du débat ; quand bien même M. Revoil eut commis n’importe quel acte le disqualifiant moralement comme représentant de la République, traiter de la sorte le gouverneur général d’une colonie est une de ces inepties que peuvent seuls commettre les politiciens — et ils sont nombreux — qui n’ont pas compris encore ce qu’est une colonie. On se rappelle le malheureux coup de télégraphe par lequel M. Casimir Perier, alors premier ministre, mit fin à la mission de M. de Lanessan comme gouverneur général de l’Indo-Chine. Mais la façon dont M. Combes a opéré rend son cas plus pendable encore et il est fâcheux que l’autorité du chef de l’État ne se soit pas interposée en cette circonstance. Voilà pour le principe. Quant aux regrets que laissait aux amis de l’Algérie le souvenir des qualités personnelles de M. Revoil, ils furent atténués par le fait que