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et insuffisantes expéditions. Chose curieuse, ce fut la jeune république des États-Unis, née de la veille, qui osa la première leur infliger un sérieux châtiment. Enfin, en 1830, la France, profitant d’une insulte faite par le Dey[1], à son représentant (un coup d’éventail sur le bras), attaqua Alger avec l’intention bien arrêtée d’en chasser le potentat et d’y établir sa propre domination. L’armée française, sous le commandement du maréchal de Bourmont, débarqua à Sidi-Ferruch, battit les troupes arabes et turques à Staoueli et s’empara brillamment de la citadelle d’Alger, réputée imprenable. Le drapeau fleurdelisé flotta quelques jours sur les murailles blanches, puis il disparut pour jamais. Renversé par la Révolution de Juillet, Charles x, en se retirant, léguait à la France, avec la gloire de Navarin, la clef d’une France africaine.

Il s’en fallut de peu que le nouveau gouvernement n’évacuât cette précieuse conquête ; sans prestige, n’ayant ni la force que donne le vote

  1. La régence d’Alger, placée sous la suzeraineté de la Turquie, était gouvernée par le Dey et divisée en trois beylicats : Oran, Titeri et Constantine.