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colonel Henry de méprisable mémoire. S’il en est ainsi, avec les derniers doutes sur la culpabilité de Dreyfus s’envoleront les seuls griefs que l’on pouvait évoquer contre les deux conseils de guerre qui l’ont condamné ; Henry deviendrait le détestable auteur de tous les maux que les jugements, dès lors justifiés, de ces conseils auraient déchaînés. Pour le reste, pour tout ce qui s’est greffé de néfaste et de malfaisant sur l’affaire elle-même, nous avons suffisamment donné notre avis dans les précédents volumes et ne croyons pas devoir y revenir. Tout cela est tombé dans le passé et ce serait un crime contre la patrie que de l’en extraire. Il faut espérer que M. Émile Combes se guidera sur la volonté du parlement si clairement exprimée dans l’ordre du jour que nous avons rappelé tout à l’heure. Il est regrettable que le gouvernement n’ait eu pour ainsi dire, aucune part dans le vote de cet ordre du jour et qu’il ait même en cette circonstance paru encourager par son attitude équivoque le misérable dessein des fauteurs de désordre prêts à replonger, par un intérêt de parti, la France dans le cauchemar auquel elle venait à peine d’échapper.