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par lequel se marquerait cette intolérance dont le catholicisme a été souvent coutumier mais qui est encore plus dans l’essence du jacobinisme. Les ardeurs catholiques ont pour tempérament les préceptes de mansuétude qui abondent dans l’évangile, tandis que rien n’atténue la fougue dévergondée du jacobin. Innombrables sont les menus faits qui ont traduit, en 1903, la tyrannie jacobine si vite prête à renaître sur le sol de France. À la suite d’une circulaire plus que discutable par laquelle M. Combes interdit la prédication aux congréganistes, même sécularisés, des désordres très graves eurent lieu dans plusieurs paroisses dont les curés n’avaient pas cru outrepasser leurs droits en faisant monter en chaire d’anciens congréganistes. À Aubervilliers, à Belleville, à Plaisance, des bandes jacobines pénétrèrent dans les églises et s’y livrèrent à des manifestations qui dégénérèrent très vite en d’odieuses mêlées. Les traitements des curés en question furent supprimés ; par contre, on ouvrit contre les auteurs de ces désordres une enquête de pure forme qui ne donna aucun résultat. Pareille impunité était propre à encourager les fauteurs de troubles qui ne manquèrent pas de