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la chronique

cabinet Combes a gouverné — si tant est que cela puisse s’appeler gouverner.

Un roseau peint en fer.

Déjà, l’an passé, nous avions eu l’occasion de faire remarquer la faiblesse de caractère du premier ministre ; M. Émile Combes a beau se peindre et se repeindre en fer rigide, il n’est qu’un roseau pliant. Le propre du roseau, c’est en effet de capituler devant le moindre souffle de vent ; la capitulation est aussi le propre des hommes politiques sans conviction et sans pouvoir. On se rappelle combien les collaborateurs dont M. Combes avait recherché le concours, lorsqu’il s’occupait de former son cabinet, différaient de ceux qui se trouvèrent, en fin de compte, groupés autour de lui[1]. Des volontés plus fortes que la sienne s’étaient interposées à la dernière heure et avaient réussi à modifier complètement la physionomie de la combinaison dont il devait être le chef. Or, cette pression est demeurée

  1. Voir La Chronique de 1902, page 38.