Quand même de tels sujets exigeraient de plus longs développements, nous en avons dit assez pour indiquer que les Français ne peuvent pas actuellement et ne pourraient pas d’ici à longtemps encore, se passer d’une Église établie ; et par là, il ne faut pas entendre la religion d’État intolérante et tracassière qui n’est plus de notre époque, mais simplement le culte centralisé et hiérarchisé qui constitue comme la doublure morale de l’organisation administrative et politique. Il est vrai que, depuis dix ans, un mouvement très marqué de rénovation religieuse se fait sentir dans le monde et que ce mouvement tend à donner à la conscience individuelle plus d’ampleur et de liberté ; chacune prie et croit à sa façon. Mais ce mouvement est en même temps nationaliste ; en Angleterre, en Allemagne, aux États-Unis, une sorte de lien national se forme par dessus les différentes confessions. Ceux même qui professent les credos les plus variés se souviennent volontiers dans le temple du drapeau dont ils se réclament au dehors. Cette tendance à l’unité répond particulièrement bien aux aspira-