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rents recouvrerait une indépendance dont il ne saurait plus quoi faire. Certaines entreprises néfastes solidarisent ceux qui y ont pris part de telle façon qu’ils ne peuvent plus se dégager des responsabilités encourues de compagnie ; les œuvres qu’inspire la haine antireligieuse sont de ce nombre. Car c’est bien la religion elle-même qui se trouve actuellement en butte aux attaques des politiciens Français. Aussi est-il puéril d’escompter une séparation des Églises et de l’État. La majorité n’y consentirait jamais car elle perdrait sa raison d’être ; elle tient à ce que l’Église demeure attachée à l’État ; c’est pour elle le seul moyen de la molester efficacement. La séparation compte des partisans sincères parmi les protestants et parmi certains groupes catholiques ; mais ceux qui la prônent dans le camp radical se garderont bien de mettre leurs actes en rapport avec leurs paroles.

Une nouvelle « constitution civile » du clergé est plus probable dans ces conditions qu’une séparation. On commettra de nouveau la lourde erreur de 1792. Il y aura des prêtres réfractaires en très grand nombre et un petit noyau insignifiant de prêtres assermentés. Les Jacobins sont