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défenseurs acharnés de la discipline militaire.

Il est certain que l’on ne peut admettre que des officiers s’érigent en appréciateurs des ordres reçus et fassent dépendre de leurs propres opinions l’exécution ou la non-exécution de ces ordres. Mais il est certain d’autre part qu’ils sont entrés dans l’armée pour servir leur pays et non point pour y faire des besognes policières. On se rappelle le cas retentissant du major Labordère qui, au 16 mai, refusa de se prêter avec ses camarades à des mesures préparatoires à un coup d’État. On frappa le major Labordère, mais l’opinion lui donna raison ; les gens sensés donnent raison de même à MM. de Saint-Remy et Leroy-Ladurie. Le rapprochement que l’on a voulu établir entre l’exécution des décrets de fermetures d’écoles et le maintien de l’ordre public pendant les grèves ne repose sur aucune analogie véritable. Les grévistes sont dans leur droit, mais à condition de ne pas troubler la paix ; c’est pour sauvegarder celle-ci et non pour combattre la grève que la force armée est appelée ; et trop souvent elle est reçue à coups de pierre ou même à coups de fusil. Alors seulement elle est exposée à intervenir. Qu’y a-t-il de commun entre cette obligation et