Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
la chronique

pays. M. Léon Bourgeois fut donc élu et prononça une harangue d’inauguration où l’on eût aimé à trouver peut-être un peu moins d’esprit de parti et un peu plus d’encouragements à la tolérance mutuelle si nécessaire dans une assemblée. Puis vint la première interpellation adressée au gouvernement pour lui permettre d’exposer sa politique et, bientôt, il ne resta plus rien des méfiances suscitées à gauche par la déclaration ministérielle. Au contraire, la fougue et l’attitude combative de M. Combes inquiétèrent quelques uns de ses partisans tant il mit d’ardeur à foudroyer le cléricalisme, dès ses premières paroles, et surtout à répudier l’apaisement.

Il n’est pas possible de suivre, pas à pas, les actes du nouveau cabinet dans la question si épineuse et si compliquée de l’application de la loi sur les associations. Décrets de fermeture d’écoles, procès intentés, circulaires explicatives destinées à éclaircir le problème et réussissant, le plus souvent, à l’obscurcir, tous ces actes ont formé un dédale dans lequel aucun étranger ne se hasardera volontiers. Nous tâcherons, en résumant l’ensemble de ces actes, d’en faire saisir à nos lecteurs le caractère et la portée.