de la troisième république. Ni les électeurs qui avaient choisi les députés, ni M. Waldeck-Rousseau qui s’était choisi un successeur n’auraient pu en prévoir l’issue ; les premiers avaient cru envoyer une majorité à un homme d’État qui possédait leur confiance et qui s’était inopinément désisté du pouvoir, et cet homme d’État à son tour avait pensé se donner un modeste continuateur qui tout de suite se trouvait amené à faire dévier gravement l’orientation de la politique intérieure.
Le parti radical, en France, a toujours existé de nom et n’a jamais existé de fait. Il a groupé des individualités : il n’a jamais pu adopter une ligne de conduite et s’y tenir. Pendant la période qui s’étend de 1880 à 1889, les radicaux ont occupé le pouvoir partiellement avec MM. Brisson et Goblet pour ne citer que les plus distingués ; il y eût même un ministère à étiquette purement radicale présidé par M. Floquet. On soulignerait difficilement une différence essentielle entre les actes de ces gouvernants et ceux de leurs prédécesseurs ou