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la chronique

de près ses actes et ses discours y perçoit cette obéissance passive aux impulsions d’autrui qui est celle de la girouette évoluant au gré de la tempête. C’est bien un vent de tempête qui souffle sur le chef du cabinet et depuis la première heure, si bien qu’il ne s’est pas même donné les collègues de son choix. Il a existé un premier cabinet Combes dont peu de Français ont connu la liste ; il est permis de croire que les noms inscrits sur cette liste avaient reçu l’investiture discrète de M. Waldeck-Rousseau ; peu de jours après, une liste toute différente paraissait à l’Officiel. L’extrême-gauche était parvenue à y faire entrer des personnalités sur lesquelles personne ne comptait, quarante-huit heures plus tôt. Il venait de s’opérer un phénomène très étrange et qui rappelait par certains côtés, la transformation soudaine des États-Généraux de 1789 en Assemblée Nationale. Un parti qui, comme le Tiers-État d’alors, n’était presque rien la veille se trouva le lendemain être presque tout. Le parti radical vit ses rangs se grossir instantanément et M. Combes devint, peut-être malgré lui, l’exécuteur désigné de ses hautes œuvres. Ainsi prit fin cette crise singulière sans précédents, croyons-nous, dans l’histoire