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la chronique

que la chambre se divisât en deux groupes égaux et, dans ces conditions, nul ne pourrait gouverner. Mais il n’en est rien, et, dès les premiers scrutins, on vit que la majorité serait de 80 voix en moyenne.

Cette majorité était, à proprement parler, celle de M. Waldeck-Rousseau ; décidée à le suivre, elle constituait presque sa clientèle. Et d’autant mieux que le parti socialiste, le seul des chevaux de l’attelage que ses velléités rétives rendissent fort difficile à maintenir, revenait quelque peu dompté par ses insuccès. Déjà fortement atteints par les élections municipales qui leur avaient enlevé successivement Marseille, Roubaix, Saint-Denis, les socialistes purent constater que leurs candidats inspiraient encore moins de confiance quand il s’agissait des élections législatives. Des échecs comme celui de M. Viviani, des demi-échecs comme celui de M. Millerand devaient leur donner à réfléchir. Si bien, qu’après les élections, la situation personnelle de M. Waldeck-Rousseau semblait plus forte qu’elle n’avait jamais été. Le bruit courait pourtant que le président du conseil était décidé à se retirer ; ses amis invoquaient des raisons de santé. On