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part, estime cet écart à environ 200.000 voix. En tous les cas, on peut dire que la différence n’est pas grande et que les votants se trouvent divisés en deux groupes de forces à peu près similaires. Cette impression se confirme si l’on recherche de quel parti relèvent la plupart des abstentionnistes. Sur 575 circonscriptions, il s’en est trouvé 61 dans lesquelles la lutte n’a, pour ainsi dire, pas existé, soit que le candidat unique n’ait pas même rencontré de concurrent de la dernière heure, soit que de tels concurrents aient affronté le scrutin sans la moindre chance de succès ; dans ces 61 circonscriptions, 43 anti-ministériels ont été élus et seulement 18 ministériels. 322 circonscriptions ont été le théâtre de luttes très vives ; on y a signalé fort peu d’abstentions ; les élus ont été 148 anti-ministériels et 174 ministériels. Enfin, dans les 192 circonscriptions qui restent, les abstentions ont été très nombreuses ; résultat : 137 ministériels et seulement 55 anti-ministériels. De ceci il appert que les abstentionnistes étaient en général des anti-ministériels et, par rapport à l’ensemble du pays, le degré de valeur représentative de la chambre s’en trouve encore diminué. Pour être formée à l’image du pays, il faudrait