Il en résultait que jamais — en France, du moins — consultation électorale ne s’était concentrée autour d’un plus petit nombre d’idées et d’une personnalité plus en vue. Fallait-il s’en féliciter ? Chacun l’aurait cru par avance. L’expérience, toutefois, tend à modifier ce jugement anticipé et à faire prévaloir cette vérité paradoxale : c’est que plus sont variées les questions autour desquelles tournent des élections générales et plus sont nombreux les hommes entre lesquels le pays partage sa confiance, plus aussi la représentation d’une nation démocratique se trouve exacte et plus sont étroits les rapports qui s’établissent entre l’opinion des électeurs et l’action de leurs mandataires. Un rapide coup d’œil donné aux statistiques électorales de 1902[1] le fera mieux comprendre.
La chambre Française compte actuellement 591 députés (575 pour la France et 16 pour les
- ↑ Voir les remarquables articles de MM. P. Leroy-Beaulieu (Débats), René Goblet (Revue Politique et Parlementaire) et Jean Darcy (Revue des Deux-Mondes).