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sans cesse sa richesse. Sans doute l’éternelle évolution ramènera, plus tard, des générations éprises de réformes, de pensées désintéressées, d’innovations généreuses. Mais tout cela est bien loin derrière l’horizon. Nous sommes les citoyens d’un univers follement nationaliste : il faut en prendre son parti, et quand même le nationalisme est probablement moins productif de vrais progrès que ne le seraient d’autres dogmes humains, il est clair qu’on peut, sous son règne, progresser sur certains points et qu’en tous cas vouloir remonter, à soi seul, le courant général, est une entreprise absurde et sans avenir.

Le peuple Français n’aperçoit pas l’universalité et la force de ce courant ; toujours médiocrement enclin à étudier ce qui se passe hors de ses frontières, il comprend mal que la nationalisation à outrance qui s’opère dans tous les domaines — même dans celui du culte et de la religion — ait submergé les constructions commençantes des réformateurs sociaux. Attardé à discuter l’architecture de ces constructions, il y subordonne d’autres tâches moins attrayantes sans doute, mais plus nécessaires.

C’est pourquoi nous disons : tout ceci se tra-