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depuis l’époque déjà lointaine où Alphonse Karr mit à la mode le « canotage » en Seine. Quand bien même, depuis 1892, les équipes qui ont participé à diverses reprises aux régates de Henley n’ont pu parvenir à y faire triompher les couleurs tricolores, le sport de l’aviron n’est pas en décadence de ce côté de la Manche. Mais ses progrès se trouvent sans cesse compromis par les querelles intestines des sociétés et la désunion absolue qui règne entre elles. Les rameurs Français n’ont pu encore arriver à se mettre d’accord sur une définition précise de l’amateur et pourtant on peut l’affirmer, l’esprit d’amateurisme les domine très exclusivement. Mais l’aviron est un exercice coûteux et il se trouve que, par une anomalie persistante, il demeure confiné parmi les jeunes gens les moins fortunés. Composées en majeure partie de petits employés et parfois même de travailleurs manuels, les sociétés ont peu de ressources ; pour qu’elles puissent prendre part aux régates, il faut que celles-ci soient dotées de prix en espèces ; à peine si quelques sociétés Parisiennes ont pu adopter l’amateurisme à l’Anglaise et s’y tenir ; les autres ne l’ont même pas tenté. Il n’y a pas d’autre solution à cette longue crise