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corps ; dans l’escrime au fleuret, on ne compte que les coups touchés en pleine poitrine et les coups doubles s’annulent l’un l’autre ; le fleuret est une escrime de convention et l’épée une escrime de réalité.

On ne saurait dire que l’accoutumance à tenir l’épée ait exercé d’influence sur l’usage du duel en France. Les duels n’en ont été ni plus fréquents ni moins sérieux. Peut-être a t-on le droit de dire que les résultats sont moins livrés au hasard et que les issues tragiques ou les blessures graves sont devenues plus rares. L’escrimeur n’apprend pas seulement à parer, c’est-à-dire à se défendre, chose qu’ignore le novice ; il apprend encore à attaquer sans trop s’exposer, à limiter par conséquent et à raisonner ses attaques. Le duel entre escrimeurs sera toujours moins dangereux que le duel entre hommes dépourvus de l’habitude des armes. Quant au point d’honneur, il ne dépend pas de la vogue plus ou moins grande du sport ; il a ses racines ailleurs et son évolution se rattache à celle de la conscience et de la mentalité de la race.

Une troisième arme compte en France un noyau de fervents adeptes. C’est le sabre. Le