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la chronique

faisant ce même soir chorus avec M. Combes, c’est la France elle-même, c’est l’unité Française que vous avez à défendre ». De telles exagérations passent l’entendement. Et il est visible qu’elles sont sincères. On est très loin des déclarations de M. Waldeck-Rousseau dont une nuance de scepticisme tempérait volontiers la rigueur. D’un moyen de gouvernement on est passé à un véritable apostolat. À force de proclamer le danger, les dirigeants finiront par se persuader de son imminence et de sa gravité. Et plus que jamais ils se croiront des sauveurs.

Responsabilités.

Ceux qui déplorent un semblable état de choses ont naturellement recherché à qui en incombait la faute. Un député éminent M. Jonnart, ancien ministre et ancien gouverneur-général de l’Algérie, a tenté de l’établir à la tribune de la Chambre ; on ne saurait dire qu’il y ait complètement réussi. En s’attaquant aux opposants de droite et en leur reprochant leur hostilité d’antan contre le régime républicain, M. Jonnart dénonçait une responsabi-