Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.
245
de france

bien documentée sur ce passé athlétique qu’elle ignorait totalement, il y a seulement trente ans. Elle connaît ces magnifiques parties de soule qui, l’après-midi du dimanche, mettaient aux prises les gars d’un village avec ceux du village voisin, ou bien, dans une même localité, les célibataires avec les hommes mariés : parties auxquelles le clergé ne dédaignait pas de prendre part à l’occasion, et qui dégénéraient parfois en mêlées homériques. Sous une forme un peu rustaude et dépourvue d’art, il est impossible de ne pas reconnaître dans la soule le point de départ du football Rugby, tel qu’il est pratiqué de nos jours ; l’un et l’autre jeu, du reste, ont passionné, à un égal degré, les jeunes hommes qui s’y adonnaient. Il n’était pas rare, jadis, de voir des seigneurs, des paysans et de simples soldats réunis dans la même équipe et, sans nul doute, l’enthousiasme qui les incitait à s’associer de la sorte aida puissamment au développement des institutions et, surtout, de l’esprit sagement démocratique qui marquèrent le règne de Charles v. Plus tard vint la paume, dont le roi et les nobles tentèrent en vain de se réserver le monopole : ni lois ni règlements ne purent