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revient moins élevé). Il est probable qu’au xviie siècle les plus habiles ouvriers gagnaient de 300 à 350 livres par an ; toutes sortes d’avantages, logement, exemptions d’impôts, etc…, venaient s’ajouter pour eux à ce salaire déjà assez élevé. Dans la suite, et vers la révolution, le travail à l’heure remplaça le travail à la pièce ; la main d’œuvre monta aussitôt et la qualité baissa ; on ne voit pas bien en quoi l’un de ces procédés parut plus démocratique que l’autre ; d’ailleurs le travail à la pièce demeura en usage à Aubusson. Sous l’empire, les travailleurs furent au nombre de 80 à 90 ; les plus payés recevaient alors 1.700 et 1.900 francs. Leur nombre baissa plus tard à 28 pour remonter à 45 ; en 1872 les plus payés touchaient 2.000 francs ; dix ans plus tard, 2.500 ; aujourd’hui, ils peuvent arriver à 3.250. Bien que la production de la haute lisse ait presque doublé depuis 1886 (25 à 45 mètres par an) elle demeure, semble-t-il, inférieure à ce qu’on pourrait attendre d’un travail qui porte sur 290 jours par an et se poursuit de 8 heures du matin à 5 heures du soir en été, de 8 h. 1/2 à 4 heures en hiver.

Les éléments font défaut pour apprécier le prix global d’une production des Gobelins dans le