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et un fil d’argent ; la figure de Louis XIV se compose de 55 éléments, celle du cardinal de 32. Or, dans la seconde, la seule figure du maréchal Mortier a été tissée à l’aide de 179 broches différentes, les carnations comptent 34 éléments et les cheveux 12 ; ces chiffres sont respectivement 12 et 3 dans la première tapisserie. On voit combien le travail s’était affiné et l’on peut constater en même temps, par la comparaison entre les deux pièces, tout ce que l’art y perdait. Le génie multiforme de Napoléon s’en était aperçu et, de Berlin, il envoyait au grand maréchal du Palais, Duroc, ces brèves recommandations : « Les Gobelins ne doivent pas faire de tableaux avec lesquels ils ne peuvent jamais rivaliser, mais des tentures ou des meubles », tout un programme en trois lignes. L’empereur, d’ailleurs, ne fut pas obéi. On fit des meubles, et beaucoup, pour tous les palais impériaux, mais point de tentures ; la déplorable habitude de reproduire des tableaux persista. La Restauration substitua les portraits de la famille royale à ceux des Bonaparte ; il faut relever aussi à son crédit une magnifique suite, l’Histoire de Marie de Médicis, de Rubens, dont les treize pièces ornent