Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.
216
la chronique

de rétablir leur fortune ; ils sont casaniers ; ils restent, soit qu’ils entretiennent des illusions tenaces, soit qu’ils se sentent peu faits pour les entreprises lointaines ; de la province, ils affluent même à Paris où l’on peut mieux se cacher. Paris devient de la sorte un centre de ralliement pour les « pauvres honteux ».

Il y a aussi à Paris beaucoup de mendiants professionnels, les uns se bornent à demander l’aumône dans les rues en cherchant à exciter la pitié des passants soit en simulant quelque infirmité, soit en s’entourant d’enfants hâves ou estropiés qui souvent ne sont pas les leurs ; d’autres, plus nombreux, et dont il est plus difficile de découvrir la supercherie, se présentent à domicile sous de faux noms, munis de papiers habilement fabriqués et débitent des récits mensongers destinés à émouvoir ceux qui les écoutent. Quoiqu’on en dise, il est assez rare que ces individus aient choisi de leur plein gré un pareil métier et plus rare encore qu’ils en tirent d’abondantes ressources. Il ne faut pas moins se garer de cette catégorie de mendiants et s’efforcer de les décourager parce que l’exemple qu’ils donnent est pernicieux.