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diats. À Pons, six mois plus tard, M. Combes, dans une harangue plus belliqueuse encore, faisant allusion aux brutales fermetures d’écoles libres qu’il venait de décréter, s’écriait : « L’acte qui s’accomplit en ce moment est une œuvre de salut républicain ; depuis cinquante ans, l’influence des congrégations dans les actes de la vie publique et dans les élections des représentants du pays est devenue énorme. » On suit le grossissement habituel à l’esprit Français. Il y avait une congrégation ouvertement vouée à la politique, celle des Assomptionistes[1] ; peu à peu toutes se sont trouvées englobées dans la même accusation d’ingérence électorale. Le fait était nouveau ; il a pris par degré un caractère rétrospectif qu’on proclame indiscutable. Le péril lui-même a changé de nature ; l’appel au coup de force, la résistance aux lois, les insultes envers le chef de l’État dont on pouvait arguer en évoquant la tentative Déroulède, le fort Chabrol ou l’affaire d’Auteuil, tout cela s’est effacé devant quelque chose de bien plus énorme, de bien plus formidable ! On dirait que le cabinet Combes s’est

  1. Voir la Chronique de 1901, pages 67-70.