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la chronique

dans les intentions, souvent doublée, par malheur, de vues erronées et d’un jugement étroit.

Ces caractéristiques ont aujourd’hui disparu ; on chercherait en vain, après un demi-siècle, les vestiges de ce qui semblait alors devoir être fort et durable. La bourgeoisie, en arrivant au pouvoir, n’avait aucune idée qu’elle put en être dépossédée rapidement ; il lui semblait logique qu’au règne de plusieurs siècles de la société aristocratique, succédât le sien et elle était pleine, à cet égard, de généreux desseins : son règne devait être celui de la paix, de la justice et de l’abondance. Or, non seulement elle fut dépossédée, mais elle fut en même temps désagrégée. Ce qui constitue à présent la haute bourgeoisie Parisienne n’a plus guère de rapports avec la classe du même nom sous Louis-Philippe. Ceux qui composaient cette classe se sont orientés différemment ; leurs enfants se tiennent en général sur les frontières de la petite noblesse qui les accepte dans ses rangs pour peu qu’ils soient riches et « bien pensants » ; parfois, ils s’unissent à elle par quelques mariages. Tout en abdiquant leur indépendance sociale, ils auraient pu garder du moins les idées et les habi-