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d’exercer vis-à-vis d’eux une espèce de patronage.

Ces exigences sont bien autrement grandes lorsqu’il s’agit d’une de ces demeures princières dont je parlais tout à l’heure et qui sont aux bourgs, au milieu desquels elles s’élèvent, ce que le palais de Versailles est à la ville qui l’entoure, c’est-à-dire leur raison d’être. La famille qui habite là une partie de l’année tout au moins, est certainement moins libre de ses actes que ne l’est la famille du président de la république à l’Élysée. On la surveille, on l’épie, on critique l’éducation qu’elle donne à ses enfants et les clôtures qu’elle met autour de ses prés ; les petits journaux du voisinage racontent par le menu ses faits et gestes et il ne se fonde pas une société de bienfaisance, il ne se fait pas une amélioration publique, établissement d’une fontaine ou agrandissement d’une école, à cinq lieues à la ronde, sans qu’elle soit forcée de souscrire de l’argent ou de donner du terrain. Revenues dans leurs hôtels de Paris, ces familles de la haute noblesse se sentent évidemment plus libres ; mais là encore, leur nom pèse sur elles ; le luxe qui les entoure n’est pas celui d’un grand banquier ou d’un riche industriel ; il