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emboucher la trompette épique et en tirer de glorieuses fanfares. Il s’est fait agressif et a lancé l’anathème sur tous ceux qui ne rangent pas Dumas parmi les meilleurs serviteurs des lettres Françaises. Ceci est inadmissible et en disant que Dumas « tient une grande place dans l’histoire littéraire du xixe siècle et n’en tient aucune dans la littérature » il nous semble que M. Doumic a formulé un jugement parfaitement équitable et auquel il n’y a rien à répondre.

Quoi de littéraire dans ce style bourgeoisement facile d’où la grandeur et la délicatesse sont également exclues et qui ne satisfait que parce qu’on le sent de niveau avec l’imagination fertile dont il traduit les fantaisies ? Et c’est là, précisément, son mérite. Si Dumas s’était fait vulgarisateur de science ou fabricant de lyrisme populaire, il ne serait plus question de lui depuis longtemps. Ses qualités d’écrivain ne l’eussent guère maintenu à la surface de cet océan qu’est l’opinion publique ; on peut même se demander s’il fût jamais parvenu à s’y tenir. Mais du moment qu’il ne cherchait qu’à divertir, son style devenait exactement approprié au but qu’il se proposait. On a deux reproches à lui adresser. Le premier, c’est d’avoir