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lecteur et empêchent que sa satisfaction ne soit complète. Mais, par ailleurs, quels élans sans pareils, quelles stupéfiantes ascensions, quelles délicates rencontres, quels spirituels contrastes, dans le style et dans la pensée. Il n’est pas jusqu’à ce pamphlet hargneux. Napoléon le Petit, qui ne renferme des pages superbes : telles l’oraison funèbre de la tribune Française et la célèbre assimilation des institutions impériales à la glace de la Newa solide comme le roc la veille de la débâcle et submergée en une nuit !

Des observateurs superficiels, rapprochant l’ode à Louis XVII de l’ode à Napoléon II, ou le souvenir ému donné au vieux roi Charles X de l’apostrophe héroïque à la colonne Vendôme, ont souligné malicieusement l’apparente inconséquence qui dictait ces hommages contradictoires. Et pourquoi contradictoires ? Ils s’entremêlèrent et ne se démentirent point. Victor Hugo partagea et exprima les enthousiasmes successifs de la France : le renouveau de sa foi monarchique, l’éblouissement prestigieux de l’impérialisme, sa soif de justice, son attachement progressif à la démocratie. Il fut en littérature, le législateur du romantisme et le précurseur du réalisme. Il fut pair de France, député,