Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
de france

prolongèrent jusque dans la nuit son joyeux enthousiasme. Les villes de province imitèrent la capitale ; partout, les vers immortels furent déclamés et applaudis : on en lut aux écoliers des campagnes, on fit des conférences à ceux des bourgs. Hormis quelques esprits grincheux, personne ne pensa que de tels honneurs ne fussent disproportionnés. La nation qui, comptant parmi ses fils un génie de pareille envergure, négligerait de se réunir toute entière pour l’acclamer au jour de son centenaire, ne serait point digne de participer à la direction intellectuelle de l’univers. Au contraire, le spectacle donné en cette circonstance par la France ne pouvait que lui attirer les sympathies des autres peuples. Mais sous quelle forme et de quelle manière se sont manifestées ces sympathies ? Là est le point intéressant pour tous ceux qui ont à cœur de voir se perpétuer le rayonnement des lettres Françaises au dehors.

Nombreuses furent les cités étrangères qui rendirent hommage à Victor Hugo. Bruxelles, Lisbonne, Porto, Londres, Budapest, Prague, Athènes, Milan, Madrid célébrèrent sa gloire. À Rome, le buste du poète fut placé au Capitole en présence des membres du gouvernement et de la