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la chronique

troupes depuis dix ans. Chautaboum, cela est très vrai, ne nous appartenait pas ; c’était un gage temporaire entre nos mains. Mais une occupation de dix années en Orient équivaut à un titre sérieux et le restituer représente un recul. C’est là, d’une façon générale, ce qu’on pourrait reprocher au traité du 7 octobre 1902 ; il a été conçu trop à l’Européenne et pas assez à l’Asiatique ; on peut craindre qu’il ne fasse pas à ces populations exotiques, l’effet d’un contrat synallagmatique mais d’un résultat de victoire pour l’une des parties. Ainsi le régime stipulé pour la protection des indigènes, logique et avantageux à notre point de vue, sera d’une application difficile et fournira aux autorités Siamoises des prétextes trop fréquents d’intervention entre nous et nos protégés. Ce sont là, il est vrai, de simples nuances et tout dépendra, en somme, de la façon dont le nouveau traité — s’il est approuvé par le Parlement — sera appliqué. Le principe qui a présidé aux négociations de 1902 vaut beaucoup plus que celui d’après lequel ont été conduites celles de 1893 ; l’amitié Siamoise nous est plus précieuse que d’entretenir des casus belli, d’autant qu’il est toujours facile d’en trouver lorsqu’on en a besoin. Quant aux