Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
la chronique

Siam et Maroc.

Aucun gouvernement n’est plus sincère que le nôtre lorsqu’il fait connaître qu’il n’a point de visées d’extension territoriale et cette déclaration s’applique au Maroc et au Siam aussi bien qu’au Yang-Tsé ou au Congo Belge. Mais il est de toute évidence que la sécurité de nos possessions Africaines et Asiatiques exige que ni l’empire d’Abdul-Azis ni le royaume de Chulalongkorn ne passent sous la tutelle d’une puissance étrangère.

Cette sécurité cesserait absolument d’exister le jour où domineraient à Fez et à Bangkok des influences Européennes qui pourraient se traduire, à l’occasion, par un appui diplomatique trop marqué ou même par des secours armés en cas de conflit. Cela étant, notre politique sur ces deux points du globe est fort aisée à définir ; elle consiste à maintenir par tous les moyens le statu quo mais à déclarer en même temps, avec netteté et résolution, que ce statu quo, s’il se rompt, ne pourra se rompre qu’à notre profit ; en termes plus vulgaires, il est bon que le Siam et le Maroc demeurent indépendants ; c’est notre désir et l’objet de nos efforts, mais du jour où cette indépendance