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la chronique

vieille formule, et il ne sera jamais possible de comparer sa situation avec celle d’un colonel par rapport à son régiment.

La marine Française remplacerait l’armée à tous les points de vue dans la vie politique et philosophique de la nation, si, par impossible, une orientation nouvelle de la République venait à détruire celle-ci sous sa forme actuelle, et la Société, menacée par le collectivisme révolutionnaire, trouverait là, s’il en était besoin, les éléments d’une restauration du pouvoir régulier. La France est d’ailleurs, par sa situation comme par son passé, une grande puissance maritime que les ambitions personnelles ou les utopies de ses gouvernants ont détournée souvent de sa mission ; ses véritables intérêts sont sur mer et plus que jamais aujourd’hui qu’elle a perdu la prépondérance sur l’Europe continentale et qu’elle s’est acquis au loin un nouvel Empire colonial ; des regrets, des préjugés et des habitudes d’esprit retenaient son attention du côté du continent et c’est pourquoi M. Chamberlain lui a rendu un inappréciable service en la rappelant vers les côtes.

Nous examinerons dans un des chapitres sui-