Il ne manquerait pas de sujets sur lesquels pourrait s’exercer le zèle d’un ministre réformateur. Il faudrait codifier à nouveau, en les simplifiant, les règlements qui sont d’une prolixité étonnante (l’instruction sur la tenue et le paquetage peut être citée comme un modèle de l’absurde minutie des détails que le soldat est obligé de savoir par cœur) ; il faudrait faire la chasse aux embusqués : musiciens, plantons, scribes, lithographes, tailleurs, cordonniers, jardiniers, maçons, charpentiers, dont le nombre s’est tellement accru que les non-combattants forment aujourd’hui 7 % de l’effectif Français, contre 3 % en Allemagne — et qu’on a mentionné une compagnie qui sur 121 hommes, en comptait 37 à la manœuvre et 84 « indisponibles » ; il faudrait encore remédier aux pertes de temps qu’occasionnent les inutiles corvées de garde et la manie de l’astiquage ; on pourrait chercher à rendre plus pratiques ces « manœuvres dans le grand style qui ne constituent, comme le dit la Gazette de Francfort, que de brillants spectacles et donnent aux officiers une idée fausse du combat » ;