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la chronique

plan de M. Gaston Moch pour la transformation de l’armée Française dans le sens Helvétique. De l’aveu même de l’auteur, il ne s’agit que d’institutions défensives. M. Moch annonce, en effet, que son travail a pour objet « d’assurer au pays la sécurité dans la paix » et il ajoute ces lignes empreintes d’un si étrange optimisme : « Les guerres de conquête ont fait leur temps, au moins en ce qui concerne les territoires des nations civilisées… elles sont devenues illégitimes, en attendant qu’elles deviennent impossibles ». Ce qui veut dire qu’en s’helvétisant, l’armée Française renoncerait ipso facto à toute action offensive. Est-ce bien l’heure d’une pareille renonciation qui équivaudrait à un désarmement partiel ? Or, — seconde remarque — ce désarmement ne constituerait qu’une économie relative. L’armée Suisse est assez coûteuse (ce qui n’a rien d’étonnant, il n’y a pas de bonnes armées à bon marché) ; elle revient à plus de 38 millions par an. L’armée Française, réorganisée sur le même modèle, reviendrait à 850 millions ; cela est loin, sans doute, du milliard qu’elle coûte actuellement. Mais si l’on remarque que la Suisse dépense d’autre part 820.000 francs pour ses sociétés de tir, lesquelles ne figurent au budget français que pour