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gringalet parfaitement méprisable et dont la Société n’a que faire ; qu’elle le subisse, il le faut bien ; mais qu’elle s’intéresse à lui, non ! Cela n’est pas possible. Et quand un homme de talent comme Bazin attire son regard vers les cimes des Vosges, au pied desquelles, dans l’ombre, se joue l’un de ces drames silencieux qui tiennent au passé d’une race, en même temps qu’ils bouleversent son existence présente, — de ces drames qui mettent aux prises les sentiments primordiaux qui, dans la vie morale, sont comme les assises éternelles de l’humanité, — de ces drames qui, sortis d’un droit violé ou d’une politique orgueilleuse, n’en ont pas moins, à l’occasion, de douloureuses répercussions sur les jeunes amours,..… alors ! la grandeur de la lutte évoquée rejette soudain dans le néant toutes les lilliputiennes analyses et les mesquines psychologies. Qu’importe la bataille que mènent, dans une mince individualité, des appétits plus ou moins vulgaires habillés de noms élégants, à côté de la tempête qui secoue tout un peuple et ébranle jusqu’aux fondations de son foyer ? L’œuvre de Bazin est le triomphe du « beau sujet », du sujet noble, élevé, vraiment humain, inspirateur de