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rière les fonctionnaires, les mœurs Françaises s’introduisirent et notamment le système électoral avec toutes ses conséquences. Peu à peu le pli se prit, parmi les fonctionnaires et les représentants élus, de ne songer qu’aux 80.000 citoyens investis du droit de vote et d’ignorer les quatre millions d’indigènes qui ne le possédaient pas. L’agitation antijuive s’étant superposée à un pareil état de choses, on conçoit que les affaires Algériennes aient pris un aspect fâcheux dont les pouvoirs publics avaient à se préoccuper.

La nomination d’un gouverneur général qui connaissait à fond les choses d’Algérie et dont une heureuse compétence venait ainsi doubler les grandes qualités personnelles, sembla faite pour apporter au problème une solution rapide ; le choix de M. Jonnart fut accueilli, l’an passé, avec une sympathie unanime. Malheureusement une santé précaire força bientôt le gouverneur à renoncer à la tâche qu’il avait tout de suite et si bien ébauchée. Son successeur, M. Revoil, est apte à la poursuivre. Fonctionnaire en Tunisie, puis ministre de France au Maroc, il est très au courant de la vie Africaine et ses idées sont les mêmes que celles de M. Jonnart. L’opinion,