Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1901.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
158
la chronique

La politique coloniale de Louis XVI.

Le premier empire colonial Français est à bas ; il n’en reste que des bribes éparses ; ce grand effort a échoué et pourtant la sève coloniale n’est point tarie ; on la sent toute proche et le gouvernement de la métropole, cette fois, en suivra la poussée avec un intérêt bienveillant. Louis XVI est sur le trône, monarque méconnu dont le destin a paralysé les qualités et mis en relief les défauts. C’est lui qui, dès 1768, envoie au loin Bougainville : Bougainville qui va reconnaître les Pomotou, Tahiti, la Nouvelle-Guinée et qui aura pour successeur La Pérouse (1787), et d’Entrecasteaux (1791). Pendant la guerre d’Amérique, le bailli de Suffren remporte la victoire de Madras, reprend Pondichéry et en 1783, le traité de Versailles nous restitue le Sénégal et Tabago. C’est l’époque Beniowski en faisant à Madagascar ses célèbres essais de colonisation, prépare les voies à notre action future et où l’évêque Pigneau de Behaine négocie, entre Louis XVI et l’empereur Gia-Long, le singulier traité qui — bien qu’inexécuté — a servi de point de départ à notre établissement en Indo-Chine.