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La « France extérieure » date de loin ; elle est née des efforts isolés de ces hardis conquérants que poussaient hors des frontières l’esprit d’aventure et d’entreprise, le goût du danger et l’amour de la gloire. C’est une origine très noble. D’autres peuples ont eu, de bonne heure, l’instinct du commerce et le souci légitime de la richesse ; la colonisation a plutôt été, pour le nôtre, une carrière d’audace qu’une carrière d’intérêt ; les Français y ont, de tout temps, cherché à dépenser leurs forces viriles bien plus qu’à acquérir la fortune ; et cette caractéristique de leur activité coloniale a survécu à la transformation si profonde du caractère national ; aujourd’hui encore, on trouve plus aisément des hommes de bonne volonté pour les missions périlleuses que pour les fondations lucratives.

Le premier Empire colonial.

La période qui s’étend de 1365, époque où déjà quelques établissements existaient en Guinée jusqu’en 1628, date du premier conflit en terre lointaine avec l’Angleterre, est remplie de faits