Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1901.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
4
la chronique

À deux reprises pourtant, au cours du xixe siècle, la France a réagi victorieusement contre cette tendance inquiétante. Les malheureuses généralisations de la République de 1848 et de Napoléon iii, comme celles de la Convention et de Napoléon ier ne pouvaient manquer de porter leurs fruits. En 1815 comme en 1870, des gouvernements se créèrent qui étaient basés sur le compromis, répudiaient l’absolu et visaient à maintenir l’équilibre entre des éléments divergents. On ne saurait trop insister — nous l’avons déjà fait l’année dernière — sur ce que ces gouvernements ont été bien autrement durables et stables que les régimes à idées générales. La troisième République notamment a rempli d’une manière pacifique et prospère près d’un tiers du siècle. À mesure cependant que s’éloigne le souvenir des utopies généreuses qui conduisirent au césarisme et des imprudentes entreprises qui aboutirent au désastre final, il était naturel que le vieux penchant Français se manifestât à nouveau. C’est ce qui est arrivé.