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proclame, non les droits des Français, mais les droits de l’Homme. On appelle les peuples aux armes contre les gouvernements sans s’inquiéter si les gouvernements répondent ou non aux aspirations actuelles, aux besoins présents des peuples.

Plus tard encore, quand Napoléon Ier prend possession du trône restauré, c’est l’idée générale qui, s’emparant de lui, l’entraîne aux abîmes. Ce grand faiseur d’ordre ne le conçoit que sous une formule unique qu’il veut appliquer partout. L’idée générale pénètre de même la République de 1848, inspire le « Droit au Travail » et autres doctrines impratiques, conduit aux Ateliers Nationaux, aux journées de Juin et à la Dictature ; enfin cette Dictature elle-même s’éprend de la théorie des nationalités dont la France devient par elle la première victime. Combien d’autres exemples pourrait-on citer des funestes effets de la généralisation sur la politique Française ; ils sont légion. Et si l’on met en regard les œuvres de l’esprit Français auxquelles cette même faculté de généraliser a assuré une grandeur et une beauté impérissables, on est bien en droit de dire que notre pays a reçu là un présent à la fois néfaste et fécond.